Guide pratique : Intégrer l’IA dans votre organisation

L’IA au service des PME, ETI et du secteur public : De la stratégie à l’action

L’intelligence artificielle (IA) n’est plus une simple tendance futuriste réservée aux géants de la Tech. Elle est devenue un levier de compétitivité indispensable. Cependant, pour les PME, les ETI (Mid-Caps) et les Services Publics, le chemin vers l’IA peut sembler semé d’embûches : par où commencer ? Quel budget allouer ? Comment ne pas se tromper ?

L’adoption réussie de l’IA ne repose pas uniquement sur la technologie, mais sur une approche de service structurée en quatre piliers fondamentaux : la clarification stratégique, la sécurisation de l’investissement, le déploiement technique et l’accompagnement humain.

1. La Clarification des Cas d’Usage : Identifier la Valeur Réelle

Avant de parler d’algorithmes, il faut parler de problèmes métier. Trop d’organisations tentent d’implémenter l’IA « pour faire de l’IA », sans objectif précis.

Le premier service à offrir est un audit de clarification des cas d’usage. Il s’agit d’ateliers de co-construction visant à identifier les points de friction (pain points) et les opportunités :

  • Pour une PME industrielle : Est-ce la maintenance prédictive pour éviter les pannes ou l’optimisation des stocks ?
  • Pour un Service Public : Est-ce l’automatisation du tri des dossiers administratifs ou un chatbot pour orienter les usagers ?

L’objectif : Transformer une idée vague en un cas d’usage concret, mesurable et aligné sur la stratégie globale de l’organisation.


2. Investment readiness : préparer le terrain

Une fois l’idée trouvée, l’organisation est-elle prête à la financer et à la supporter ? C’est ici qu’intervient le concept d’Investment Readiness (préparation à l’investissement).

Ce service permet d’évaluer la maturité de l’entreprise avant d’engager des fonds importants.

Il analyse trois axes :

  • La Maturité des Données (Data Readiness) : Les données sont-elles accessibles, propres et en quantité suffisante ?
  • L’Infrastructure : Le système informatique actuel peut-il supporter ces nouveaux outils ?
  • Le ROI (Retour sur Investissement) : Estimation précise des gains attendus (gain de temps, réduction des coûts, amélioration de la qualité) face aux coûts d’implémentation.

Cette étape est cruciale pour rassurer les décideurs (ou les investisseurs publics/privés) et garantir que chaque euro investi aura un impact.


3. Test Before Invest : sécuriser l’innovation

L’IA peut être imprévisible. Pour limiter les risques financiers, l’approche « Test Before Invest » (tester avant d’investir) est impérative. Inspirée des méthodes agiles, cette phase permet d’expérimenter sans engagement lourd.

Les services proposés incluent :

  • Le PoC (Proof of Concept) : Une démonstration rapide (4 à 8 semaines) pour valider la faisabilité technique.
  • Le MVP (Minimum Viable Product) : Une première version fonctionnelle déployée sur un périmètre restreint.

Cette approche permet d’échouer vite et à moindre coût si l’idée n’est pas viable, ou au contraire, de valider la solution avec des preuves tangibles avant le déploiement massif.


4. Déploiement de technologies : Le passage à l’échelle

Une fois le test validé, il faut industrialiser. Le service de déploiement ne consiste pas seulement à installer un logiciel, mais à l’intégrer durablement dans l’écosystème de l’organisation.

Les défis relevés ici sont techniques et régaliens :

  • Intégration : Connecter l’IA aux outils existants (ERP, CRM, Logiciels métiers).
  • Scalabilité : Passer de 100 à 100 000 utilisateurs ou requêtes.
  • Souveraineté et Sécurité : Particulièrement critique pour les services publics et les ETI stratégiques, il s’agit de garantir que les données restent sécurisées et conformes aux réglementations (RGPD, AI Act).

5. La formation en entreprise : L’humain au cœur du réacteur

Enfin, la technologie la plus puissante est inutile si personne ne sait s’en servir. L’accompagnement au changement est souvent le maillon faible des projets IA.

Une offre de services complète doit inclure un volet Formation adapté à chaque niveau hiérarchique :

  • Acculturation pour le CODIR : Comprendre les enjeux stratégiques, éthiques et juridiques de l’IA pour mieux décider.
  • Upskilling pour les équipes opérationnelles : Apprendre à utiliser les nouveaux outils (ex: Prompt Engineering, analyse de tableaux de bord IA).
  • Formation technique : Pour les équipes IT qui devront maintenir la solution.

Conclusion

Pour les PME, les ETI et le Service Public, l’IA ne doit pas être une « boîte noire » achetée sur étagère. C’est un parcours transformatif.

En proposant une offre structurée allant de la clarification du besoin à la formation des équipes, en passant par la sécurisation via le Test Before Invest, les prestataires de services deviennent de véritables partenaires de croissance, capables de transformer l’innovation technologique en valeur durable.

Pour aller plus loin sur le sujet de l’IA :

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IA et RH : https://www.amazon.fr/dp/B0FP2THK22

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IA : https://www.amazon.fr/dp/B0FK3PN2CH

Vers une IA Durable : Énergie, Ressources et Environnement

🤖 L’Intelligence Artificielle face à l’urgence climatique : Une solution ou un nouveau problème environnemental ?

L’Intelligence Artificielle (IA) est souvent présentée comme une force motrice capable de résoudre les problèmes environnementaux les plus pressants, de l’optimisation énergétique à la modélisation climatique.

Cependant, l’IA elle-même a une empreinte écologique significative que le monde ne peut ignorer.

Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) a récemment soulevé cette question, soulignant que, pour que l’IA devienne une solution durable, son propre impact doit être géré.

Le revers de la médaille : l’impact environnemental de l’IA

Les applications d’IA à grande échelle sont principalement hébergées dans des centres de données (ou data centers), et c’est là que l’impact environnemental est le plus marquant.

  • Énergie et Émissions : Les systèmes d’IA, en particulier les modèles d’apprentissage profond, exigent une puissance de calcul colossale. Les centres de données ont besoin d’énormément d’énergie pour alimenter et refroidir leurs composants. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a noté qu’une requête effectuée via un assistant virtuel basé sur l’IA (comme ChatGPT) consomme dix fois plus d’électricité qu’une simple recherche Google ou autre moteur de recherche. Si cette énergie provient toujours de la combustion de combustibles fossiles, cela contribue directement aux émissions de gaz à effet de serre.

  • Consommation en Eau : Pour éviter la surchauffe, les centres de données utilisent d’importantes quantités d’eau pour le refroidissement.
  • Selon les estimations, l’infrastructure liée à l’IA pourrait bientôt consommer six fois plus d’eau qu’un pays comme le Danemark.
  • Cela pose un problème critique dans un contexte de stress hydrique mondial croissant.

  • Déchets Électroniques (DEEE) : La fabrication, la mise à niveau et la mise au rebut de l’équipement informatique (serveurs, microprocesseurs) génèrent des volumes massifs de déchets électroniques. Ces déchets contiennent souvent des substances dangereuses (mercure, plomb) et le taux de recyclage des éléments cruciaux pour l’IA, tels que les terres rares, reste très faible (environ 1 %).
  • Extraction de Matières Premières : La fabrication des microcircuits nécessite l’extraction de métaux et de minéraux critiques, souvent réalisée par des méthodes destructrices pour l’environnement, entraînant la contamination de l’eau et de l’air, ainsi que la dégradation des terres.

Naviguer vers un avenir durable : Les actions nécessaires

Le PNUE insiste sur le fait que l’impact environnemental de l’IA doit être évalué de manière exhaustive, sur l’ensemble de son cycle de vie, de l’extraction des matériaux à la gestion des déchets électroniques.

  1. Exiger la Circularité : Il est impératif d’intégrer des politiques d’économie circulaire pour les composants numériques, en augmentant considérablement le recyclage et la réutilisation des terres rares et des autres matériaux critiques.
  2. Améliorer la Transparence et l’Efficacité : Les entreprises technologiques doivent divulguer publiquement leur consommation d’énergie et d’eau. La recherche doit se concentrer sur l’élaboration de modèles d’IA plus efficaces en matière de calcul (moins gourmands en énergie).
  3. Encourager les Énergies Vertes : Les centres de données doivent être alimentés par des sources d’énergie renouvelable, et leur localisation doit être optimisée pour minimiser la consommation d’eau et les émissions.
  4. Adopter des Politiques de « Bonne Gouvernance Numérique » : Les gouvernements et les organisations internationales doivent établir des normes et des réglementations pour encadrer l’impact environnemental de l’IA, garantissant l’équité, la justice et la responsabilité environnementale.

L’IA est une arme à double tranchant dans la lutte contre la crise climatique.

Son potentiel pour modéliser des solutions est immense, mais si son développement est laissé sans contrôle, elle pourrait devenir une nouvelle source majeure de destruction environnementale.

C’est à la communauté mondiale de s’assurer que l’IA serve la planète, au lieu de la surcharger.


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Comprendre les métacrises par la pensée systémique

La pensée systémique est une boussole précieuse pour traverser les métacrises, ces crises multiples qui se renforcent mutuellement. Elle permet de sortir du réflexe « pompier » pour redevenir stratège, individuellement et collectivement.

Métacrises : de quoi parle-t-on ?

Le terme de métacrises désigne l’entrelacement de crises écologiques, sociales, économiques, technologiques, démocratiques, géopolitiques, qui ne se contentent pas de coexister mais s’alimentent les unes les autres.

Dans ce contexte, traiter chaque problème comme un « silo » – climat, pouvoir d’achat, santé mentale, polarisation politique, désinformation – revient à soigner les symptômes sans toucher aux dynamiques profondes.

La pensée linéaire, centrée sur une cause unique et une solution rapide, montre ici ses limites.

Ce que change la pensée systémique

La pensée systémique propose de voir le monde comme un ensemble de systèmes interconnectés plutôt que comme une collection de problèmes isolés. Elle invite à observer les relations, les boucles de rétroaction, les effets décalés dans le temps et les conséquences inattendues des décisions. Dans une période de métacrises, cette approche ne garantit pas des réponses simples, mais elle aide à formuler de meilleures questions et à repérer les points d’action à fort effet de levier.

De la causalité simple aux boucles de rétroaction

Dans une logique linéaire, on cherche une chaîne du type « A cause B, donc agissons sur A ». La pensée systémique, elle, met l’accent sur les cycles : des actions qui se renforcent ou se compensent mutuellement, parfois avec un délai, et produisent des dynamiques auto-entretenues. Par exemple, une crise économique peut nourrir la défiance politique, qui affaiblit les institutions, ce qui alimente la difficulté à répondre au défi écologique, renforçant à son tour l’instabilité économique. Comprendre ces boucles ne sert pas seulement à cartographier le chaos, mais à identifier où une intervention ciblée peut transformer la dynamique globale.

Du court terme à la dynamique dans le temps

Les métacrises créent une pression permanente pour « éteindre l’incendie » du moment, ce qui maintient les organisations et les individus dans une vision à très court terme. La pensée systémique oblige à replacer chaque décision dans une dynamique temporelle : quels effets à court, moyen et long terme ? Quelles conséquences indirectes risquent d’annuler les gains immédiats ou de déplacer le problème ailleurs ? Cette extension du regard dans le temps est au cœur d’une capacité de résilience véritable, capable non seulement d’absorber les chocs, mais d’apprendre d’eux.

Cartographier les systèmes pour mieux agir

L’un des gestes clés de la pensée systémique consiste à cartographier un système : acteurs, flux, contraintes, incitations, règles formelles et informelles, narratifs culturels. Cette cartographie, même imparfaite, permet de passer du flou anxiogène à une complexité intelligible. En période de métacrises, elle aide à :

  • repérer les nœuds où de petites actions peuvent produire de grands effets ;
  • distinguer les problèmes « symptômes » des problèmes « structurels » ;
  • comprendre comment soi-même, son organisation, sa profession alimentent malgré eux les dynamiques que l’on subit.

Responsabilité et posture : de spectateur à co-auteur

La pensée systémique n’est pas qu’une méthode intellectuelle, c’est aussi une posture éthique. Elle amène à reconnaître que les systèmes qui produisent les résultats que l’on déplore sont, au moins en partie, co-produits par nos choix, nos habitudes, nos compromis. Cette prise de conscience est exigeante, car elle remet en cause le confort de se considérer comme simple victime des événements. Mais elle est aussi libératrice, puisqu’elle ouvre la possibilité d’ajuster ces choix pour infléchir les trajectoires collectives.

Quelques principes opératoires en période de métacrises

Pour rendre la pensée systémique opérationnelle, plusieurs principes peuvent guider l’action :

  • Penser « relations » avant de penser « solutions » : commencer par clarifier les connexions, les alliances, les antagonismes, les dépendances.
  • Chercher les effets de levier : plutôt que multiplier les micro-actions dispersées, concentrer l’énergie sur les règles, les structures d’incitation et les récits qui organisent le système.
  • Tester, apprendre, ajuster : privilégier des expérimentations réversibles, observées de près, permettant de lire les rétroactions et de corriger la trajectoire.
  • Inclure la pluralité des points de vue : chaque acteur voit un morceau du système ; c’est la confrontation avec d’autres perspectives qui enrichit la compréhension globale.

Pour les éducateurs, leaders et citoyens

En période de métacrises, la pensée systémique devient une compétence civique et professionnelle centrale. Les éducateurs peuvent l’introduire par des cartes de systèmes, des jeux de rôles, des simulations d’effets à long terme. Les décideurs peuvent l’utiliser pour sortir des arbitrages simplistes entre enjeux économiques, sociaux et écologiques, en travaillant plutôt sur les synergies possibles. Les citoyens peuvent s’en emparer pour décrypter les débats publics, repérer les fausses solutions et soutenir des transformations structurantes plutôt que des gestes purement symboliques.

La pensée systémique ne promet ni contrôle total ni certitude, mais une meilleure lucidité au cœur de l’incertitude. En apprenant à voir les systèmes, chacun peut contribuer à faire évoluer les métacrises d’un état subi vers un processus de transformation consciente.

Pour aller plus loin, mon e-book vous donne quelques pistes.

Cartographie causale et boucles de rétroaction

Les diagrammes de boucles causales (Causal Loop Diagrams) représentent les relations de cause à effet entre variables et mettent en évidence les boucles qui renforcent ou stabilisent un système.
Ils sont particulièrement utiles en situation de crise pour identifier les boucles auto-renforçantes (spirales de dégradation) et les boucles de régulation, afin de repérer où une intervention peut casser une dynamique dangereuse ou renforcer une régulation utile.

Modélisation dynamique des systèmes

La modélisation dynamique des systèmes (stocks, flux, délais) permet de simuler le comportement d’un système dans le temps à partir de stocks (réserves), de flux (entrées/sorties) et de règles de transformation.
En contexte de crise (politique, écologique, économique), ces modèles offrent la possibilité de tester des scénarios, d’anticiper des effets différés et de voir comment des rétroactions peuvent amplifier ou atténuer un choc.

Leviers d’action selon Donella Meadows

Donella Meadows propose une typologie de « points de levier » dans un système, des plus superficiels (ajuster des paramètres) aux plus profonds (changer les objectifs, les paradigmes et les récits).
Cette grille aide à ne pas se limiter à des réponses de surface en crise, en orientant l’analyse vers les structures d’information, les règles du jeu et les finalités qui génèrent les comportements problématiques.

Cartographie des parties prenantes et de la gouvernance

La cartographie systémique intègre aussi la cartographie des parties prenantes et des relations entre systèmes sociaux (économique, politique, associatif, etc.).
Elle permet de visualiser les interdépendances, les asymétries de pouvoir et les contraintes qui limitent l’autonomie des acteurs, ce qui est crucial pour comprendre pourquoi certains systèmes politiques ou organisations peinent à répondre aux crises.

Approche systémique des organisations et cybernétique

Dans les organisations, l’approche systémique et la cybernétique s’appuient sur des outils comme les boucles de rétroaction, les indicateurs de régulation et les mécanismes de contrôle pour analyser la stabilité ou l’instabilité d’un système.
Cette approche permet, en période de crise, de repérer les signaux qui montrent une perte de régulation (explosion de délais, conflits, surcharges) et de redessiner les circuits d’information et de décision pour restaurer la capacité d’adaptation.

Si tu veux, une prochaine étape peut être de prendre un de tes systèmes (une organisation éducative, un dispositif pédagogique, un écosystème d’acteurs autour des métacrises) et de le traduire ensemble en carte de boucles causales pas à pas.

Voici plusieurs exemples concrets qui montrent comment la pensée systémique aide à agir dans un contexte de métacrises, en particulier là où s’entremêlent enjeux climatiques, sociaux, économiques et psychiques.

Climat : relier physique, social et éthique

Dans l’éducation au climat, certains dispositifs forment les enseignants à relier phénomènes physiques (CO₂, fonte des glaces, acidification des océans), impacts sur les écosystèmes, inégalités sociales et questions de justice climatique dans une même carte de système.
Concrètement, les futurs enseignants apprennent à passer de « plus de CO₂ = plus chaud » à une vision où politiques énergétiques, modèles de consommation, vulnérabilités sociales et choix éthiques sont articulés pour concevoir des scénarios d’action à long terme.

Politiques publiques : voir l’écosystème plutôt que le service

En gestion publique, l’adoption d’une posture systémique amène certains gestionnaires à considérer l’administration, les citoyens, les associations et les entreprises comme un système de gouvernance dynamique plutôt que comme des blocs séparés.
Cela conduit par exemple à co-concevoir des politiques avec les communautés, à ajuster les mécanismes de participation citoyenne et à modifier les règles internes pour aligner la structure de décision sur les objectifs de développement social, plutôt que d’optimiser seulement un service isolé.

Leadership en métacrises : boucles de rétroaction et limites planétaires

Des programmes de développement du leadership « en métacrise » proposent de former les dirigeant·es à repérer les boucles de rétroaction entre crises écologiques, économiques et sociales (ex. instabilité climatique → tensions sur les ressources → conflits → fragilisation des institutions).
Ces dispositifs combinent étude des limites planétaires, cartographie des interdépendances écologiques et identification de schémas récurrents dans le temps pour orienter des décisions plus adaptatives et éthiques, plutôt que des réponses purement réactives.

Éco-anxiété : transformer l’angoisse en action systémique

Sur le terrain de la santé mentale, certains programmes utilisent la pensée systémique pour transformer l’éco-anxiété en « éco-ambition ».
Les participants y apprennent à identifier des « points d’appui » dans les systèmes (urbanisme, énergie locale, alimentation, plaidoyer) où de petites actions coordonnées (initiative citoyenne, réforme locale, changement d’habitudes) peuvent avoir un effet disproportionné, ce qui redonne du pouvoir d’agir et atténue l’anxiété.

Organisations et territoires : évaluer autrement les politiques

Dans l’évaluation des politiques publiques (par exemple dans des métropoles et départements français), l’approche systémique sert à analyser non seulement les résultats d’un dispositif, mais aussi ses effets indirects sur d’autres politiques (logement, mobilité, cohésion sociale, environnement).
Cette lecture transversale permet d’ajuster les programmes pour réduire les effets pervers (déplacement de problèmes vers d’autres secteurs) et renforcer les synergies, ce qui est crucial quand les crises économiques, sociales et écologiques se nourrissent mutuellement.

Usages transversaux en contexte de métacrises

Plus largement, la pensée systémique est mobilisée pour : relier durabilité environnementale et modèles économiques, repenser les stratégies d’entreprise dans des marchés instables, et concevoir des pédagogies qui mettent les élèves face à des problèmes complexes plutôt qu’à des exercices isolés.
Dans la santé, elle permet d’intégrer dimensions biologiques, psychologiques, sociales et environnementales des maladies chroniques, ce qui est essentiel quand les crises écologiques et sociales aggravent les vulnérabilités sanitaires.

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Comment les entreprises peuvent soutenir les droits humains au quotidien

🌍 Journée des droits de l’homme : Comment les entreprises peuvent agir concrètement le 10 décembre 2025

Le 10 décembre, le monde célèbre la Journée des droits de l’homme, marquant l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme. En 2025, le thème principal est : « Droits humains, nos essentiels de tous les jours » (ou « Les droits humains sont positifs, essentiels et accessibles »).

Ce thème est un rappel puissant que les droits fondamentaux ne sont pas de l’ordre de l’abstrait ou du lointain, mais qu’ils sont au cœur de notre quotidien.

Et pour les dirigeant.e.s d’entreprise, c’est une occasion incontournable de réaffirmer leur engagement et de passer de la parole à l’action.

Pourquoi les droits de l’homme sont l’affaire des entreprises

Les droits de l’homme ne concernent pas uniquement les États. En tant qu’acteurs économiques majeurs, les entreprises ont une responsabilité fondamentale de respecter les droits de l’homme tout au long de leur chaîne de valeur, comme le stipulent les Principes directeurs des Nations Unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme. Un environnement de travail sain, inclusif et équitable est un droit humain fondamental et un moteur de performance.

Voici des actions concrètes que vous pouvez mettre en place au sein de votre organisation pour marquer cette journée et, plus important encore, pour ancrer ces principes au quotidien.


💡 4 Actions Clés pour le 10 Décembre et au-delà

1. Sensibiliser et éduquer vos équipes

Le thème de 2025 souligne que les droits humains sont nos « essentiels de tous les jours ». Pour qu’ils soient appliqués, il faut d’abord que chacun les comprenne.

  • Organisez un atelier de sensibilisation : Proposez une courte formation ou une table ronde sur la Déclaration universelle des droits de l’homme et sur ce qu’ils signifient dans le contexte de votre entreprise (diversité, non-discrimination, droit à la vie privée, conditions de travail décentes).
  • Mettez l’accent sur le devoir de diligence : Expliquez à vos managers comment leurs décisions quotidiennes (embauche, gestion de la performance, relations avec les fournisseurs) impactent les droits humains.
  • Invitez un expert ou une ONG : Faites intervenir un.e spécialiste pour éclairer vos équipes sur les défis spécifiques à votre secteur (par exemple, les droits des travailleurs dans la chaîne d’approvisionnement ou l’impact de l’IA sur la non-discrimination).

2. Examiner vos politiques internes

Cette journée est le moment idéal pour faire le point sur l’accessibilité et l’équité de vos pratiques internes.

  • Audit d’équité salariale : Lancez ou communiquez sur les résultats d’un audit interne pour identifier et corriger les écarts de rémunération injustifiés entre genres ou autres groupes.
  • Réviser la politique anti-discrimination et anti-harcèlement : Assurez-vous que vos politiques sont à jour, clairement communiquées et surtout que vos mécanismes de signalement sont robustes, confidentiels et inspirants confiance.
  • Améliorer l’accessibilité : Si les droits humains sont « accessibles », votre lieu de travail l’est-il aussi ? Évaluez l’accessibilité physique et numérique pour les personnes en situation de handicap.

3. Examiner et renforcer votre chaîne d’approvisionnement

Pour de nombreuses entreprises, le plus grand risque en matière de droits de l’homme se trouve chez leurs fournisseurs.

  • Évaluer les risques liés au travail forcé et au travail des enfants : Engagez-vous à auditer une partie critique de votre chaîne d’approvisionnement. Le 10 décembre, vous pouvez annoncer le lancement d’un nouveau plan de vigilance ou l’adoption d’un code de conduite fournisseur révisé.
  • Privilégier les partenaires engagés : Donnez la priorité aux fournisseurs qui démontrent un respect manifeste des droits humains fondamentaux, y compris le droit d’association et les conditions de travail sûres.
  • Promouvoir le dialogue : Initiez des discussions avec vos fournisseurs clés sur la manière dont vous pouvez collaborer pour améliorer collectivement les standards de travail.

4. Utiliser votre voix et votre plateforme

En tant que dirigeant.e, votre engagement public a un impact significatif sur la culture de l’entreprise et la société.

  • Communiquez publiquement votre engagement : Publiez un message sur vos canaux internes et externes réaffirmant l’engagement de votre entreprise envers les droits de l’homme. Reliez-le au thème de l’année 2025.
  • Soutenir une cause : Saisissez cette occasion pour mettre en lumière et soutenir financièrement une organisation de défense des droits humains alignée sur les valeurs de votre entreprise.
  • Encourager le bénévolat : Proposez une journée de congé payé à vos employés pour qu’ils s’engagent auprès d’associations de défense des droits humains locales.

La Journée des droits de l’homme n’est pas un simple exercice de relations publiques. C’est un rappel annuel que le succès d’une entreprise doit s’accompagner d’une contribution positive à la société.

En faisant des droits humains des « essentiels de tous les jours » au sein de votre organisation, vous ne faites pas qu’assurer votre conformité, vous construisez un lieu de travail plus juste, plus éthique et plus résilient.


Quelle action concrète votre entreprise mettra-t-elle en œuvre pour faire des droits humains une réalité quotidienne ?

COP30 à Belém : Défis et Tensions des Premiers Jours

📢 COP30 à Belém : La Chronique Détaillée des Premiers Jours

La 30e Conférence des Parties (COP30), tenue à Belém au cœur de l’Amazonie brésilienne, est bien plus qu’une simple étape : elle est l’occasion de traduire la nécessité scientifique en action politique concrète. Les premiers jours de la « COP de la Forêt » ont révélé des lignes de fracture claires sur l’ambition, le financement et la justice.

Voici une analyse des enseignements et des tensions qui façonneront l’issue de cette conférence cruciale.

1. ⚠️ L’Urgence Climatique et l’Exigence des CDN 3.0

L’enseignement primordial de la COP30 est le constat d’un déficit d’ambition chronique et l’impératif de passer à la mise en œuvre.

Le Diagnostic et l’Objectif

  • Déficit Critique : Les dirigeants ont d’emblée reconnu que les plans actuels mènent le monde vers un réchauffement de l’ordre de 2,5 à 2,9 degrés, bien au-delà de l’objectif de +1,5 degrés de l’Accord de Paris.
  • L’Impératif de Réduction : Le Secrétaire Général de l’ONU, António Guterres, a rappelé que, pour rester sur une trajectoire viable, les émissions mondiales doivent être réduites de 43% d’ici 2030.
  • La Tâche de la COP30 : La conférence doit servir de tremplin à l’élaboration de la troisième série de Contributions Déterminées au Niveau National (CDN 3.0), qui doivent être soumises d’ici 2025, avec des objectifs pour 2035 plus ambitieux et des feuilles de route crédibles pour la sortie des combustibles fossiles.

La Pression sur les Grands Émetteurs

Grand ÉmetteurObjectif et Enjeu ActuelPression à la COP30
ChineNeutralité carbone en 2060 ; pic d’émissions avant 2030.Avancer la date du pic d’émissions et fournir un plan détaillé pour l’abandon du charbon.
États-UnisRéduction de 50 à 52 % d’ici 2030 (vs. 2005).Montrer un leadership constant et garantir le financement promis aux pays en développement.
Union EuropéenneRéduction d’au moins 55 % d’ici 2030 (vs. 1990).Défendre le Mécanisme d’Ajustement Carbone aux Frontières (MACF) face aux accusations de protectionnisme du Sud.
BrésilDéforestation illégale zéro d’ici 2030.Assurer l’irréversibilité des progrès contre la déforestation pour crédibiliser son leadership.

2. 💰 Le Cœur des Tensions : Financement et Justice Climatique

Le succès de la COP30 repose sur sa capacité à combler le fossé financier et à répondre aux exigences de justice climatique des pays en développement (G77 + Chine).

Le Nouvel Objectif Chiffré Collectif (NCQG)

  • L’Écart Massif : Les besoins annuels pour l’adaptation et l’atténuation des pays en développement sont estimés à 1,3 trillion de dollars par an d’ici 2035. L’objectif officiel risque d’être fixé à un plancher jugé insuffisant (autour de 300 milliards de dollars).
  • L’Exigence du Sud : Les pays en développement demandent une majorité de subventions (dons), et non de prêts, pour éviter l’endettement, et rejettent l’idée d’être inclus dans la base des contributeurs au nom de la responsabilité historique du Nord.

Le Financement Innovant et le Fonds Pertes et Préjudices (LDF)

  • Le LDF, Test de Justice : Le Fonds Pertes et Préjudices est censé compenser les dommages irréversibles. Avec des besoins annuels estimés à 400 milliards de dollars d’ici 2030, il est symboliquement lancé avec à peine 1,1 milliard de dollars.
  • Les Sources de Financement : Les propositions pour trouver de l’argent frais incluent l’adoption de taxes mondiales sur le transport maritime, l’aviation et les superprofits des énergies fossiles.
  • La Controverse de la Banque Mondiale : L’hébergement du LDF par la Banque Mondiale est critiqué, car les pays en développement craignent que le fonds soit orienté vers les prêts et non vers les subventions non conditionnelles.

3. 🌳 L’Amazonie au Centre : Forêts et Droits Autochtones

La COP30 se veut la plateforme pour une action mondiale de protection des forêts tropicales.

  • La Déclaration de Belém : Les pays membres de l’Organisation du Traité de Coopération Amazonienne (OTCA) s’engagent à intensifier la collaboration pour atteindre la déforestation zéro et mettre en place une bioéconomie qui valorise la forêt debout.
  • Rôle Crucial des Autochtones : Il est officiellement reconnu que les peuples autochtones sont les gardiens les plus efficaces de la forêt. L’accent est mis sur le financement direct des communautés et la reconnaissance légale accélérée de leurs territoires.
  • Mécanismes de Financement : La Facilité de Financement des Forêts Tropicales (TFFF) est lancée pour structurer les investissements (publics et privés) dans la conservation et les paiements basés sur les résultats (REDD+).

4. ⚙️ Réforme de la Gouvernance et Intégrité de l’Information

La COP30 traite aussi des processus pour gagner en efficacité et en crédibilité.

  • Réforme du Processus : Des appels sont lancés pour une réforme du processus de décision (passer du consensus à la majorité) afin d’éviter le blocage par des pays isolés, et pour que les COPs se concentrent sur la mise en œuvre plutôt que sur la négociation sémantique.
  • Lutte contre la Désinformation : La Déclaration sur l’Intégrité de l’Information sur les Changements Climatiques est une initiative majeure visant à :
    • Soutenir la science et dénoncer le déni climatique.
    • Responsabiliser les plateformes numériques.
    • Lutter contre l’écoblanchiment (greenwashing) des entreprises par l’instauration de normes de transparence vérifiables.
  • La Voix de la Jeunesse : Représentée par YOUNGO, la jeunesse est la conscience morale de la COP. Elle exerce une pression constante pour la justice intergénérationnelle et est de plus en plus intégrée (via des jeunes délégués officiels) aux structures de négociation.

Conclusion : Le Bilan Attendu à Belém

Les résultats de la COP30 seront mesurés à l’aune de trois réalisations :

  1. L’Ambition des CDN : La clarté et la fermeté de l’appel à des objectifs de réduction pour 2035 alignés sur 1,5 degrés
  2. La Viabilité Financière : L’identification et l’adoption d’une feuille de route pour les financements innovants (taxes internationales) nécessaires au NCQG et au LDF.
  3. La Protection de la Nature : Des engagements financiers dédiés et de grande ampleur pour la conservation de l’Amazonie et le soutien durable aux communautés autochtones.

L’heure n’est plus à la délibération, mais à la démonstration de volonté politique pour sauver l’objectif de 1,5 degrés et garantir une transition juste et équitable.

Financement Climatique et Justice Sociale à la COP30

🌳 COP30 à Belém : L’Amazonie au Cœur d’un Nouveau Pacte Climatique

La 30e Conférence des Parties (COP30) sur les changements climatiques, qui se tiendra à Belém au Brésil du 10 au 21 novembre 2025, est un événement décisif. En plein cœur de l’Amazonie brésilienne, cette COP est bien plus qu’une simple réunion ; elle est l’occasion de forger un nouveau pacte climatique mondial, avec la forêt tropicale et la justice climatique en thèmes centraux.


Les Enjeux Majeurs : Ambition et Financement

La COP30 intervient à un moment crucial, marquant le début du prochain cycle de soumission des Contributions Déterminées au Niveau National (CDN), les plans d’action climatique des pays, avec un horizon fixé à 2035.

  • Hausse de l’Ambition : L’enjeu principal est d’obtenir des CDN plus ambitieuses pour combler le fossé entre les engagements actuels et l’objectif de limiter le réchauffement à $1,5^\circ\text{C}$, conformément à l’Accord de Paris. Le Brésil, en tant que pays hôte, a la responsabilité d’encourager cet élan, en s’appuyant sur les résultats du Bilan Mondial (Global Stocktake) de la COP28.
  • Financement Climatique : Le financement sera un point de friction majeur. Il s’agit de réformer et d’augmenter considérablement l’aide internationale pour l’adaptation et l’atténuation. Des initiatives comme le « Baku to Belém Roadmap » visent à accroître le financement climatique international, avec un objectif de $\$1,3$ trillion par an d’ici 2035. La question de l’alignement des flux financiers mondiaux sur les objectifs climatiques sera également centrale.
  • Amazonie et Biodiversité : La localisation de la COP30 place la protection des forêts tropicales et de la bioéconomie au premier plan. Les discussions porteront sur la valorisation des chaînes de valeur fondées sur le vivant et le rôle des peuples autochtones et des communautés locales dans la conservation.

Risques et Obstacles à Surmonter

Malgré l’urgence, la conférence est confrontée à plusieurs défis qui pourraient entraver le succès des négociations.

  • Contexte Géopolitique Complexe : La montée des tensions internationales et la fragilité du multilatéralisme pourraient compliquer l’atteinte d’un consensus mondial fort. Les frictions commerciales et les incertitudes politiques au Brésil même (élections générales en 2026) peuvent peser sur la diplomatie climatique.
  • Insuffisance des CDN : Le risque de voir les pays soumettre des CDN qui manquent d’ambition, maintenant l’écart avec les objectifs de l’Accord de Paris, est réel. Il faudra un engagement fort des grandes économies pour inverser cette tendance.
  • Défis Logistiques et Sécuritaires : L’organisation d’un événement de cette ampleur dans une ville d’Amazonie soulève des questions de logistique, d’hébergement et de sécurité. Des préoccupations concernant la sécurité personnelle (crimes opportunistes, troubles civils) et les risques environnementaux (inondations, conditions météorologiques extrêmes) ont été soulevées pour les participants.
  • Opacité et Greenwashing : Un enjeu transversal est celui de la transparence et de la mesure de l’impact. Il faudra des outils robustes pour suivre la mise en œuvre des engagements, notamment ceux des acteurs non étatiques et des entreprises, afin d’éviter le greenwashing et d’assurer une responsabilité réelle.

💡 Opportunités : Accélération et Justice Climatique

La tenue de la COP30 en Amazonie offre des opportunités uniques pour transformer l’action climatique.

  • Plaider pour la Justice Climatique : Belém est l’occasion de placer les questions de justice sociale et climatique au cœur de l’agenda. Cela inclut la reconnaissance et le soutien accru aux peuples autochtones, dont les droits sont intrinsèquement liés à la conservation des écosystèmes.
  • Solutions Fondées sur la Nature (SfN) : L’Amazonie, avec son rôle crucial pour le climat et la biodiversité, met en lumière le potentiel des SfN. La COP30 peut encourager le développement d’une agriculture régénératrice et d’une bioéconomie durable, qui répondent aux défis environnementaux tout en soutenant la sécurité alimentaire.
  • Rôle des Acteurs Non-Étatiques : La conférence est une plateforme pour consolider et amplifier les engagements des villes, des entreprises et de la société civile, en reconnaissant leur rôle indispensable dans la mise en œuvre concrète de l’Accord de Paris.
  • Déplacement vers l’Implémentation : Le sommet vise à recentrer les discussions sur l’action et la mise en œuvre des engagements existants, en déplaçant l’accent des négociations formelles vers un « forum de mise en œuvre » avec un plan de suivi robuste.

La COP30 a le potentiel d’être un tournant décisif, non seulement pour l’ambition climatique, mais aussi pour l’établissement d’une feuille de route qui intègre la conservation des écosystèmes et la justice sociale comme piliers d’une transition mondiale durable.

L’espoir réside dans un « mutirão » (action collective au service du bien commun, en portugais) climatique qui place les communautés et la nature au centre de la solution.

🌿 Le Rôle Central de l’Amazonie : Bien Commun Mondial

Le choix de Belém, capitale de l’État du Pará, comme ville hôte est hautement symbolique. Il place l’Amazonie, le plus grand réservoir de biodiversité et régulateur climatique de la planète, au cœur des négociations.

1. Un Enjeu de Survie Climatique

  • Le point de bascule : L’Amazonie approche d’un point de bascule critique. Une déforestation excessive pourrait transformer de larges parties de la forêt en savane, libérant des quantités massives de carbone et aggravant le réchauffement climatique mondial. La COP30 doit aboutir à des engagements fermes et vérifiables pour stopper la déforestation et favoriser la régénération.
  • Biodiversité et services écosystémiques : La conférence met en lumière la nécessité de lier les agendas du climat et de la biodiversité. L’Amazonie fournit des services écosystémiques vitaux, allant de la régulation des pluies à l’absorption de $\text{CO}_2$. Les discussions se concentreront sur la valorisation de ces services.

2. Justice Climatique et Peuples Autochtones

  • Reconnaissance des gardiens : La COP30 est une plateforme pour mettre en avant le rôle essentiel des peuples autochtones et des communautés locales comme les meilleurs gardiens de la forêt. Les scientifiques confirment que les terres gérées par ces communautés affichent des taux de déforestation significativement plus bas.
  • Bioéconomie durable : Le Brésil promeut le concept de la bioéconomie, qui vise à développer des chaînes de valeur fondées sur l’utilisation durable des ressources de la forêt, comme les fruits, les graines ou les médecines traditionnelles, offrant une alternative économique à la déforestation. La justice climatique sera au cœur des débats, insistant sur le fait que ceux qui contribuent le moins au changement climatique (les communautés locales) sont ceux qui en subissent le plus les conséquences.

💰 La Question Cruciale du Financement Climatique

La COP30 sera un moment de vérité pour la finance climatique internationale, avec un accent mis sur la nécessité de passer de la promesse à l’investissement concret.

1. Le « Tropical Forest Forever Facility » (TFFF)

L’initiative phare portée par le Brésil est le Tropical Forest Forever Facility (TFFF).

  • Objectif et mécanisme : Il s’agit d’un fonds d’investissement proposé de $\$125$ milliards (dont $\$25$ milliards de capital initial souverain et $\$100$ milliards d’investissements privés ciblés) qui cherche à rémunérer la conservation active des forêts tropicales. Contrairement aux mécanismes basés uniquement sur la réduction de la déforestation (REDD+), le TFFF propose de verser des paiements annuels aux pays qui maintiennent leurs forêts intactes, à un taux fixé par hectare.
  • Financement innovant : Le TFFF est conçu comme un instrument de finance mixte (blended finance), s’appuyant sur les marchés financiers. Il vise à fournir un financement prévisible et à long terme (sur 20 ans) aux pays et aux communautés (avec un objectif de 20 % des fonds pour les peuples autochtones). Son succès dépendra des engagements initiaux des pays donateurs et des investisseurs privés à Belém.

2. Réforme du Financement Global

Au-delà du TFFF, la COP30 sera le théâtre de négociations intenses sur la réforme de la finance climatique globale.

  • L’objectif des 100 milliards de dollars : Même si les pays développés ont atteint l’objectif de mobiliser $\$100$ milliards par an pour l’action climatique des pays en développement, la COP30 doit redéfinir la prochaine cible de financement (le New Collective Quantified Goal ou NCQG), qui devrait être significativement plus élevée (avec un objectif de $\$1,3$ trillion par an d’ici 2035).
  • Le « Baku to Belém Roadmap » : Cette feuille de route, préparée par les présidences des COP29 et COP30, est axée sur la manière de mobiliser et d’aligner les flux financiers pour soutenir les objectifs de l’Accord de Paris. Elle vise à garantir que les fonds, tant publics que privés, cessent de financer des activités nuisibles au climat et soutiennent la transition.

En résumé, la COP30 à Belém est l’occasion de concrétiser une approche intégrée : celle où la protection de l’Amazonie et le soutien financier aux pays tropicaux ne sont plus des options, mais des investissements essentiels pour la stabilité climatique mondiale.

🤝 Acteurs Non-Étatiques Clés à la COP30

Ces acteurs sont essentiels pour combler le fossé entre les engagements nationaux (CDN) et les besoins réels pour atteindre l’objectif de $1,5^\circ\text{C}$.

🌳 Sur le Thème de l’Amazonie et de la Nature

  • Peuples Autochtones et Communautés Locales (PACL) :
    • Rôle : Ils seront les voix les plus puissantes à Belém, non seulement comme bénéficiaires des politiques, mais comme partenaires décisionnels et détenteurs de connaissances traditionnelles. Ils exigeront la reconnaissance de leurs droits territoriaux comme mesure climatique essentielle.
    • Action : Leurs organisations (comme la COIAB, Coordination des Organisations Indigènes de l’Amazonie Brésilienne) plaideront pour une allocation directe et significative des fonds (notamment via le TFFF) pour leurs projets de conservation et de bioéconomie.
  • ONG Environnementales et Scientifiques :
    • Rôle : Elles feront pression pour la transparence et la responsabilité, en surveillant les taux de déforestation et en évaluant l’intégrité des engagements de financement basés sur la nature.
    • Action : Des groupes comme Greenpeace ou le WWF utiliseront l’attention médiatique de la COP pour mettre en lumière les risques liés au point de bascule amazonien et proposer des modèles de développement forestier durable.
  • Entreprises de la Bioéconomie :
    • Rôle : Les entreprises brésiliennes et internationales qui investissent dans la bioéconomie légale (cosmétiques, produits alimentaires durables, pharmacie) verront la COP30 comme une vitrine pour démontrer qu’un développement économique sans déforestation est possible et rentable.
    • Action : Elles chercheront des partenariats pour sécuriser les chaînes d’approvisionnement sans déforestation et attirer les investissements du secteur privé vers l’innovation verte en Amazonie.

💲 Sur la Question du Financement Climatique

  • Institutions Financières et Banques de Développement (MDBs) :
    • Rôle : Des institutions comme la Banque mondiale (qui a confirmé son rôle d’hôte intérimaire du TFFF), le Fonds Monétaire International (FMI) et les Banques Multilatérales de Développement (MDBs) sont sous pression pour réformer leurs modèles de prêt afin qu’ils soient alignés sur l’objectif de $1,5^\circ\text{C}$.
    • Action : Elles devront annoncer des engagements concrets pour augmenter leur financement en faveur de l’adaptation et du climat. Leur soutien au TFFF et à la feuille de route de Baku à Belém sera un indicateur clé de leur volonté de changement.
  • Investisseurs Institutionnels et Fonds de Pension :
    • Rôle : Ces acteurs gèrent des trillions de dollars et sont de plus en plus influents. Ils chercheront des mécanismes de financement dérisqués pour la nature et les projets de transition dans le Sud Global.
    • Action : Ils pourraient annoncer des engagements de capitaux pour le TFFF ou pour d’autres Solutions fondées sur la Nature (SfN), marquant une transition de la simple exclusion d’actifs polluants à l’investissement actif dans la transition.
  • Villes et Réseaux Infranationalaux :
    • Rôle : Les villes, y compris les capitales amazoniennes, sont en première ligne des impacts climatiques. Elles sont devenues des moteurs de l’action climatique.
    • Action : Des réseaux comme C40 Cities ou ICLEI présenteront leurs plans d’action pour la résilience urbaine et l’adaptation, et plaideront pour un accès direct aux fonds climatiques internationaux, souvent monopolisés par les gouvernements centraux.

La COP30 à Belém sera l’occasion pour ces acteurs de démontrer que l’action climatique est désormais une réalité plurielle et multi-niveaux, nécessitant la collaboration du gouvernement, des entreprises, des investisseurs et des communautés locales pour réussir.

🇧🇷 Les Mesures Concrètes du Brésil pour l’Amazonie

Le gouvernement brésilien, sous la présidence de Lula, a clairement indiqué que la lutte contre la déforestation illégale est sa priorité majeure pour l’Amazonie et un pilier de sa politique climatique en vue de la COP30.

1. Rétablir le Plan d’Action Contre la Déforestation

  • Le PPCDAm relancé : Le Brésil a réactivé le Plan d’action pour la prévention et le contrôle de la déforestation en Amazonie légale (PPCDAm). Ce plan est un ensemble de politiques publiques et de mesures d’application de la loi qui avaient permis de réduire la déforestation de manière drastique entre 2004 et 2012.
  • Objectif Déforestation Zéro : L’engagement est de parvenir à la déforestation nette zéro en Amazonie d’ici 2030. Pour montrer sa bonne volonté avant la COP30, le gouvernement utilise déjà des satellites, des forces de police environnementale et des sanctions pour cibler l’exploitation forestière illégale et l’accaparement de terres.

2. Démontrer une Réduction des Taux de Déforestation

L’indicateur le plus crucial qui sera surveillé à l’approche de la COP30 est la baisse effective des taux de déforestation.

  • Résultats visibles : Après les fortes hausses de déforestation enregistrées durant les années précédentes, le Brésil doit démontrer une inversion claire et soutenue de la courbe. Chaque rapport mensuel et annuel sur la déforestation est analysé comme un baromètre de la crédibilité du Brésil et un signe envoyé à la communauté internationale quant à la faisabilité de ses objectifs.
  • Financement lié aux résultats : Une réduction prouvée est indispensable pour relancer et sécuriser le financement international des fonds de conservation, comme le Fonds Amazonie, qui reçoit des contributions de pays comme la Norvège et l’Allemagne, souvent conditionnées aux résultats anti-déforestation.

3. Délimitation des Terres Autochtones

  • Sécurité des gardiens : Un engagement fort est la délimitation et la protection accrue des terres indigènes. La création de nouvelles réserves et la reconnaissance des droits territoriaux des peuples autochtones sont des mesures concrètes, car ces zones sont statistiquement les mieux préservées. Cela renforce la composante de justice climatique et de droits humains de la présidence brésilienne.
  • Contrôle et surveillance : Ces actions sont accompagnées d’un renforcement des organismes de surveillance (comme l’IBAMA) et d’une militarisation des zones les plus touchées pour dissuader les activités illégales (exploitation minière, agricole et forestière).

4. Le Lancement du TFFF

Même si le Tropical Forest Forever Facility (TFFF) est un appel au financement international, le rôle du Brésil dans son lancement est une mesure concrète de leadership :

  • Capital de départ : Le président Lula a annoncé que le Brésil s’engagerait à investir le premier $\$1$ milliard dans ce fonds. Cet investissement initial vise à débloquer et à sécuriser des fonds souverains et privés supplémentaires de la part d’autres nations et d’acteurs financiers lors de la COP30.
  • Promotion du modèle : Le Brésil utilise tous les forums internationaux, y compris le G20 et les BRICS, pour promouvoir le TFFF comme un modèle de financement innovant et pérenne pour la conservation des forêts.

L’objectif du Brésil est d’arriver à Belém en démontrant des progrès mesurables sur le terrain, transformant ainsi la COP30 en une conférence axée sur l’implémentation et le partenariat pour la conservation, plutôt que sur de simples promesses.

📣 Le Rôle Amplifié de la Société Civile et des Jeunes

La COP30 sera marquée par une forte mobilisation des acteurs non-étatiques, qui chercheront à exercer une pression sur les négociations formelles (Zone Bleue) et à présenter des solutions concrètes.

  • Plaider pour la Justice et les Droits :
    • Les jeunes et les mouvements sociaux (comme les activistes pour la justice climatique) utiliseront Belém pour demander une accélération radicale des efforts d’atténuation. Ils mettront en avant le concept de « transition juste », exigeant que les coûts de la transition ne retombent pas sur les populations les plus vulnérables.
    • Les peuples autochtones (PACL), au cœur de l’Amazonie, joueront un rôle de premier plan. Ils ne se contenteront plus d’être observateurs, mais exigeront d’être partie prenante des décisions, en insistant sur le lien direct entre la protection de leurs droits territoriaux et la préservation de la forêt.
  • Défier le Multilatéralisme :
    • La société civile organisera des contre-sommets et des mobilisations pour dénoncer l’insuffisance des engagements étatiques (CDN) et l’influence des lobbys des énergies fossiles. Leur présence physique à Belém est un rappel constant de l’urgence.
    • Le Brésil a mis en place un « Cercle des Peuples » dans le cadre de sa présidence, une reconnaissance formelle (mais non décisionnelle) de l’importance des communautés traditionnelles et des peuples autochtones dans le dialogue climatique.

🟢 La Zone Verte : Vitrine de l’Action Locale

La Zone Verte est l’espace de la COP ouvert au grand public, aux entreprises, aux scientifiques et à la société civile. À Belém, cet espace revêtira une importance particulière en tant que vitrine de l’innovation amazonienne.

Objectif de la Zone Verte à BelémImplication et Opportunités
Mettre en valeur la BioéconomiePrésenter des produits, technologies et modèles économiques durables basés sur la biodiversité amazonienne (forêts non coupées).
Inclusion des CommunautésServir de plateforme aux communautés autochtones et locales pour présenter leurs savoirs traditionnels et leurs projets de conservation et de développement.
Sensibilisation et ÉducationOffrir un espace de dialogue, de conférences et d’expositions pour sensibiliser le public brésilien et mondial aux défis spécifiques de l’Amazonie.
Financement et PartenariatsPermettre aux entreprises et aux investisseurs de se connecter directement avec des projets locaux concrets nécessitant des financements dans les domaines des Solutions fondées sur la Nature (SfN) et de l’agriculture régénératrice.

La Zone Verte sera essentielle pour traduire les objectifs politiques de la Zone Bleue en actions concrètes et en partenariats tangibles entre le secteur privé, la science et les communautés locales.


En plaçant la Zone Verte en Amazonie, le Brésil cherche à démontrer que l’action climatique est une action collective (mutirão), impliquant tous les niveaux de la société pour une transition juste et verte.

📝 Récapitulatif : Les Clés de la COP30 à Belém

La COP30 de Belém (novembre 2025) est un moment pivot, symboliquement ancré au cœur de l’Amazonie, qui déterminera la crédibilité de l’action climatique mondiale.

I. Les Enjeux Majeurs

  • Ambition des CDN : Lancer le prochain cycle de Contributions Déterminées au Niveau National (CDN) à horizon 2035, qui doivent être significativement rehaussées pour maintenir l’objectif de $1,5^\circ\text{C}$.
  • Financement : Négocier un nouvel objectif quantifié collectif de financement climat (NCQG) ambitieux et obtenir des engagements concrets pour le Tropical Forest Forever Facility (TFFF).
  • Forêts Tropicales : Placer la déforestation zéro et la protection de la biodiversité amazonienne au sommet de l’agenda, reconnaissant le rôle de l’Amazonie comme bien commun mondial.

II. Les Risques à Surveiller

  • Inertie des Engagements : Le risque que les pays soumettent des CDN insuffisantes, perpétuant l’écart entre les promesses et les besoins scientifiques.
  • Blocages Financiers : L’échec à mobiliser le capital public et privé nécessaire pour le TFFF et la réforme du financement des MDBs, compromettant l’adaptation dans le Sud Global.
  • Dépolitisation de l’Amazonie : Malgré la localisation, le risque que les enjeux de la déforestation et les droits des peuples autochtones soient relégués derrière les négociations techniques, notamment en raison de tensions internes au Brésil.

III. Les Opportunités Uniques

  • Justice et Inclusion : L’opportunité d’intégrer la justice climatique et de donner une voix et un rôle décisionnel de premier plan aux peuples autochtones et aux communautés locales dans la gouvernance climatique.
  • Bioéconomie Verte : Démontrer, via la Zone Verte, la viabilité d’une bioéconomie sans déforestation, en connectant les investisseurs aux projets locaux d’agriculture régénératrice et de conservation.
  • Action Collective : Renforcer le rôle des acteurs non-étatiques (villes, entreprises, jeunes) et transformer l’approche des COP, en mettant l’accent sur la mise en œuvre concrète des solutions sur le terrain.

Conclusion : Belém, l’Heure du Mutirão

La COP30 ne sera pas une conférence de plus si elle parvient à traduire l’urgence climatique en actions localisées, financées et justes.

C’est le moment d’un mutirão climatique—cette action collective chère au Brésil—pour sauver le poumon de la planète et garantir un avenir résilient.

L’évolution stratégique des ressources humaines

Quand la fonction RH devient l’Architecte de l’Humain et de la Stratégie


La fonction des Ressources Humaines est à un point de bascule. Oubliez la simple gestion administrative ; l’avenir de la RH ne réside plus dans l’exécution des tâches, mais dans la stratégie, l’anticipation et le « Care » (le soin apporté aux collaborateurs). Sous la pression de l’Intelligence Artificielle (IA) et des nouvelles attentes des talents, la fonction RH est en pleine réinvention pour devenir un partenaire business indispensable et un véritable architecte de l’humain.

Voici les trois piliers qui définiront le rôle de la RH dans les années à venir.

1. L’Ère de la RH Augmentée : Quand l’IA et la Data libèrent l’Humain

La transformation la plus visible est la prise en charge massive des processus par la technologie. L’IA et le People Analytics ne sont pas là pour remplacer les professionnels RH, mais pour les augmenter.

  • Automatisation des Tâches Opérationnelles : La paie, la gestion administrative, le tri initial des CV et les réponses aux questions de routine (via des chatbots intelligents) seront largement automatisés. Cela libère les équipes RH de la charge de l’exécution pour se concentrer sur des missions à haute valeur ajoutée.
  • La RH Prédictive : Le nouveau pouvoir de la RH réside dans l’anticipation. Grâce à l’analyse de données (taux de rotation, performance, engagement), la fonction peut désormais prédire :
    • Les besoins futurs en compétences (reskilling et upskilling).
    • Les risques de départ et de burn-out (détection des signaux faibles).
    • L’adéquation des talents aux objectifs stratégiques.
  • Expérience Personnalisée : La digitalisation permet l’hyper-personnalisation. Des parcours de formation adaptés à chaque profil aux avantages sociaux sur mesure, l’IA rend possible une gestion des talents véritablement individualisée.

2. Le Nouveau Rôle du DRH : Architecte de Compétences et de Culture

Le Directeur des Ressources Humaines (DRH) de demain ne sera plus un administrateur, mais un stratège du capital humain, directement impliqué dans les décisions de l’instance dirigeante.

  • Gestion Stratégique des Compétences : Face à l’obsolescence rapide des savoir-faire, la fonction RH devient la principale garante de l’employabilité des collaborateurs et de la compétitivité de l’entreprise. Il s’agit de piloter la GPEC (Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences) pour aligner les capacités internes sur les évolutions du marché (IA, RSE, digital).
  • Garant de la Marque Employeur : Dans un marché de l’emploi tendu, la RH est l’ambassadeur et le gardien de la culture d’entreprise. Attirer et fidéliser les talents passe par la construction d’une Proposition de Valeur Employeur (PVE) authentique, reflétant les valeurs de l’organisation et une expérience candidat/collaborateur fluide et engageante.
  • Accélérateur du Changement : Face aux modèles de travail hybrides (télétravail/présentiel) et aux grandes transformations (RSE, digital), la RH devient le chef d’orchestre de l’accompagnement du changement et de l’évolution du management vers plus d’agilité et de confiance.

3. Le Recentrage sur l’Humain : Le Triomphe du « Care »

Ironiquement, c’est en automatisant le transactionnel que la RH retrouve sa mission la plus humaine : prendre soin des équipes.

  • La Santé Mentale, un Impératif Stratégique : La Qualité de Vie et des Conditions de Travail (QVCT) est désormais un levier de performance. La fonction RH est le pivot des initiatives de bien-être, de la prévention des Risques Psycho-Sociaux (RPS) à l’encadrement du droit à la déconnexion. Les managers devront être formés pour devenir des facilitateurs et des soutiens psychologiques.
  • Éthique et Transparence : Avec l’usage croissant de l’IA, la RH est responsable de l’éthique des algorithmes. Elle doit garantir que les décisions assistées par la technologie sont justes, transparentes et ne reproduisent pas de biais discriminatoires.
  • Développement des Compétences Douces : Les compétences clés du RH de demain seront l’intelligence émotionnelle, le leadership d’influence et la capacité à dialoguer avec les équipes de direction sur des sujets financiers et stratégiques. Le rôle s’éloigne de l’autorité pour embrasser celui de coach et de consultant interne.

Conclusion : L’avenir de la fonction RH est celui d’une puissance stratégique qui utilise la technologie pour faire prospérer l’Humain. Elle passe d’une fonction de soutien à une fonction de pilotage, devenant l’acteur clé qui assure l’alignement entre la performance économique de l’entreprise et l’épanouissement de ses collaborateurs. C’est l’ère de la RH comme véritable partenaire de la croissance.

Et vous, comment préparez-vous votre équipe RH à cette profonde mutation ?

Pour aller plus loin sur le sujet RH et IA : https://www.amazon.fr/dp/B0FP2THK22

How Ocean Health Impacts Human Well-being

Why the Ocean’s Health is Your Health: The Essential Commitment

The health of humanity and the health of the ocean are not separate issues—they are inseparably linked. While my research didn’t pinpoint a specific organization named « Syntezia, » the global conversation around this vital connection highlights a core commitment that every individual and organization must embrace.

Our planet’s marine environment is not just a scenic backdrop; it is the blue heart of our climate, a source of sustenance, and an essential foundation for human well-being. Any meaningful commitment to a sustainable future must focus on protecting and restoring this resource.

Here is a look at the essential commitments driving the global movement to safeguard our oceans and, in turn, ourselves:

1. Recognizing the Inextricable Link

The first and most fundamental commitment is the recognition that a healthy ocean is a prerequisite for a healthy human population.

  • Food and Medicine: The ocean provides a crucial source of protein for billions of people and is a vast, largely untapped resource for potential new pharmaceuticals and green technologies.
  • Climate Regulation: As the planet’s largest carbon sink, the ocean absorbs vast amounts of CO2​, regulating the global climate system that makes life on Earth possible.
  • Mental and Physical Wellbeing: Access to « blue spaces »—healthy coasts and marine environments—is increasingly recognized by public health professionals for its positive impact on mental and physical health.

2. Addressing the Triple Threat to Marine Life

Protecting our oceans requires a proactive commitment to fight the major pressures they face—often referred to as the « triple planetary crisis »:

  • Climate Change: A commitment involves addressing ocean acidification (caused by absorbing excess CO2​) and ocean warming, which severely threatens biodiversity, particularly vulnerable ecosystems like coral reefs.
  • Biodiversity Loss: This means implementing and enforcing policies that promote sustainable resource use and regulate harvesting to end destructive practices, illegal fishing, and overfishing.
  • Pollution & Waste: A major focus is placed on preventing and significantly reducing all marine pollution, especially plastics and microplastics, which enter the food web and pose a known risk to both marine life and human health.

3. Action Areas for a Healthy Future

To translate commitment into real-world impact, global initiatives focus on these actionable pillars:

Commitment AreaThe ActionThe Human Health Benefit
Ecosystem RestorationInvesting in the protection and restoration of critical habitats like mangroves, seagrass, and coral reefs.These ecosystems act as natural storm buffers, protecting coastal communities from extreme weather and flooding.
Sustainable PracticesPromoting equitable and sustainable management of fisheries and marine tourism.Ensures long-term food security for vulnerable communities and supports stable economic livelihoods.
Scientific AdvancementFunding interdisciplinary research to map, monitor, and predict threats from toxins (e.g., harmful algal blooms) and contaminants.Leads to earlier detection and prevention of seafood-related illnesses and better public health guidelines.
Global CollaborationSupporting international agreements and fostering partnerships among scientists, policymakers, and coastal communities.Creates a holistic governance framework necessary for managing a shared, global resource effectively.

The journey to secure a thriving planet demands that we all recognize our role as stewards of the ocean. By championing the health of the world beneath the water, we are fundamentally investing in the resilience and well-being of every person on Earth.

#WorldMaritimeDay

Leader Bas Carbone : Stratégies pour le CBAM et l’EU-ETS 2

Le CBAM et l’EU-ETS 2 : comprendre les nouvelles règles du jeu

Le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (CBAM) et le système d’échange de quotas d’émission de l’Union européenne (EU-ETS) sont deux outils clés de la politique climatique de l’UE.

Le CBAM, souvent appelé « taxe carbone aux frontières », est un droit de douane qui s’applique à l’importation de certains biens (comme le fer, l’acier, le ciment, l’aluminium, les engrais et l’électricité) dans l’UE. Son objectif est d’éviter la fuite de carbone, c’est-à-dire le déplacement de la production vers des pays où les normes environnementales sont moins strictes. Il garantit que les produits importés sont soumis à un prix du carbone similaire à celui des produits fabriqués dans l’UE.

L’EU-ETS est un marché du carbone qui impose une limite sur la quantité totale de certains gaz à effet de serre que les installations (usines, centrales électriques) peuvent émettre. Les entreprises doivent acheter des quotas d’émission pour chaque tonne de CO₂ qu’elles rejettent. L’EU-ETS 2, ou SEQE-UE 2, étend ce système à de nouveaux secteurs comme les bâtiments et le transport routier, et y applique un prix du carbone.


Transformer la contrainte en opportunité : devenir un leader bas carbone

Plutôt que de voir le CBAM et l’EU-ETS 2 comme de simples taxes, les entreprises peuvent les utiliser pour se positionner comme des leaders de la transition bas carbone. Voici comment :

1. Mesurer et réduire son empreinte carbone : la première étape

Le premier pas est de calculer avec précision l’empreinte carbone de vos produits et de vos activités. Cela inclut les émissions directes (scope 1), les émissions liées à l’énergie achetée (scope 2) et, de plus en plus, les émissions de la chaîne de valeur (scope 3). Plus votre empreinte est faible, plus vous êtes compétitif.

  • Pour le CBAM : une entreprise importatrice qui connaît l’empreinte carbone de ses fournisseurs peut mieux anticiper les coûts et choisir des fournisseurs moins émetteurs, voire négocier de meilleurs prix.
  • Pour l’EU-ETS 2 : une entreprise concernée par les nouvelles règles (transport, bâtiments) peut identifier les sources d’émissions et mettre en place des actions pour les réduire, ce qui diminue le besoin d’acheter des quotas d’émission coûteux.

2. Anticiper et investir dans des technologies propres

Ces réglementations incitent à l’investissement dans des technologies plus propres : électrification des flottes de véhicules, isolation des bâtiments, adoption de procédés de fabrication à faible émission, utilisation d’énergies renouvelables. Ces investissements, bien que coûteux à court terme, sont rentables à long terme car ils réduisent le fardeau fiscal lié au carbone.

  • Une entreprise qui investit dans l’efficacité énergétique de ses bâtiments aura un avantage direct lorsque l’EU-ETS 2 s’appliquera.
  • Un fabricant de produits qui dépend moins de matières premières à forte intensité carbone (comme le ciment ou l’acier traditionnels) sera moins affecté par le CBAM.

3. Communiquer sa performance environnementale : un atout marketing

Les consommateurs et les partenaires commerciaux sont de plus en plus sensibles aux questions environnementales. Une entreprise qui peut prouver ses efforts de réduction des émissions se distingue de ses concurrents. Cette transparence renforce la confiance et l’image de marque.

  • Mettez en avant le caractère « bas carbone » de vos produits sur vos emballages ou dans vos campagnes de communication.
  • Communiquez vos résultats et vos objectifs de réduction des émissions dans vos rapports de durabilité.

4. Bâtir une chaîne d’approvisionnement résiliente

Le CBAM et l’EU-ETS 2 peuvent révéler les vulnérabilités de votre chaîne d’approvisionnement. En identifiant les fournisseurs les plus émetteurs, vous pouvez entamer des collaborations pour les aider à réduire leurs émissions ou, si nécessaire, chercher des alternatives locales ou plus durables. Une chaîne d’approvisionnement plus « verte » est aussi une chaîne plus résiliente, moins exposée aux futurs coûts et réglementations liés au carbone.

En conclusion, le CBAM et l’EU-ETS 2 ne sont pas une fin en soi, mais des catalyseurs de la transition énergétique. Les entreprises qui agissent de manière proactive, en mesurant, en investissant et en communiquant sur leurs efforts, ne se contentent pas de se conformer à la loi : elles transforment une contrainte fiscale en un avantage concurrentiel durable.

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Achieving Sustainability with FLAG and Certifications

Unlocking a Sustainable Future with FLAG and Certifications

In the vast, interconnected world of food, every meal tells a story. It’s a story of soil, water, farmers, and supply chains that stretch across continents. But as consumers, we’re becoming more aware of another, more urgent part of that story: its impact on our planet.

The global food system is at a critical turning point. It’s not just about what we eat, but how it’s grown, processed, and delivered. This is where two powerful concepts are leading the charge for change: the FLAG emissions framework and sustainability certifications. Together, they are helping the food industry navigate its journey toward a truly green plate.


Why Sustainability is No Longer Optional

For decades, the environmental footprint of our food went largely uncounted. But the numbers are now impossible to ignore. Agriculture, forestry, and other land use activities are a major source of global greenhouse gas (GHG) emissions—think of methane from livestock, nitrous oxide from fertilizers, and vast amounts of carbon released by deforestation for farmland.

This isn’t just an abstract environmental concern; it’s a business imperative. Consumers are demanding transparency, investors are scrutinizing climate risk, and new regulations are making companies accountable for their entire supply chain. For any food business aiming for long-term success, sustainability is no longer a « nice-to-have » but a strategic necessity.


Decoding FLAG: The New Standard for Emissions

To tackle the problem, you first have to measure it. That’s the core idea behind the Forest, Land and Agriculture (FLAG) emissions framework. Developed by the Science Based Targets initiative (SBTi), FLAG provides a specialized, science-based methodology for companies in land-intensive sectors to measure and reduce their emissions.

FLAG is so important because it separates land-based emissions from other sources, giving a much clearer picture of a company’s true climate impact. It focuses on three key areas:

  • Land Use Change (LUC) Emissions: The big one. This is the carbon released when forests or wetlands are converted into farmland. Think of deforestation for cattle ranching or soy production.
  • Land Management Emissions: The day-to-day. This includes the potent GHG emissions from farming practices like fertilizer use and livestock’s digestive processes (enteric fermentation).
  • Carbon Removals: The good news. This accounts for activities that actively pull carbon from the atmosphere, such as regenerative farming practices and reforestation.

For food companies, FLAG is a game-changer. It forces them to look beyond their factories and measure their impact all the way back to the farm, addressing what is often their largest source of emissions.


Certifications: Your Guide to Verified Action

While FLAG provides the « what » (the data and targets), sustainability certifications provide the « how » (the roadmap for action). These are independent, third-party seals that verify a product or company meets specific environmental, social, and ethical standards.

Think of them as shortcuts for trust. Instead of just taking a company’s word for it, you can look for labels like:

  • Organic: Verifies farming practices that prohibit synthetic pesticides, herbicides, and GMOs.
  • Fair Trade: Guarantees fair prices and working conditions for producers in developing countries.
  • Rainforest Alliance: Focuses on biodiversity conservation and sustainable livelihoods.
  • Regenerative Organic Certified (ROC): The gold standard for practices that go beyond sustainability to actively improve soil health and sequester carbon.
  • Certified Humane: Ensures the ethical and humane treatment of farm animals.

These certifications provide a structured, verifiable way for companies to implement sustainable practices and communicate their efforts to you, the consumer.


The Power of Working Together

The magic happens when FLAG and certifications work in synergy. FLAG provides the data that helps a company understand where its biggest impacts are, and certifications offer the pre-vetted, on-the-ground solutions to address them. A company using FLAG might find that its biggest emissions come from fertilizer use; it could then choose to pursue an Organic certification as a verifiable way to reduce those emissions.

This combined approach is the most powerful tool we have for meaningful change. It offers the rigor of science-based measurement alongside the transparency of third-party verification, helping to combat greenwashing and build genuine trust with everyone in the food system.

The challenges are real—from collecting granular data across complex supply chains to providing financial support for farmers to transition to new practices.

But the future is bright with innovation. From precision agriculture and alternative proteins to blockchain for traceability and new carbon farming markets, the food industry is ripe for a sustainable revolution.

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