Les 5 enseignements du Royaume du Web

Aujourd’hui, nous étions au Royaume du Web, à Genève, une grande première sous cette forme interactive et immersive. Pendant deux jours, les Youtubers, les Instagramers, les Booktubeurs (ou plutôt les booktubeuses), se sont retrouvés sur scènes et dans des espaces d’échanges avec leurs fans in real life. Tous les youtubers francophones étaient réunis pour proposer successivement certaines de leurs meilleures vidéos le tout dans un grand espace avec un ensemble de stands partenaires et amis, notamment des clubs de gaming, des startups de développement mobile, des boutiques de jouets japonais, des stands de crèpes au Nutella et de Churros.

J’avoue qu’avant d’y aller, je ne connaissais quasiment aucune de ces nouvelles stars du Web (mis à part la tête d’affiche, déjà vue en spectacle, Norman pour ne pas le citer). C’est pourtant bien ces stars qui ont la force de frappe de l’influence sur de nombreux sujets, et leurs statistiques sont impressionnantes. Cela va-t-il durer ou cèderont ils rapidement la place à d’autres ? Que peut-on apprendre d’eux ? Pourquoi et comment arrivent-ils à capter une telle audience ?

1- Une maîtrise de la rhétorique

4*4 heures de show, sur deux jours, plein de chansons, de sketchs et d’interventions sans fiche. Même si ils sont tous bien préparés, pas de doute là-dessus, les artistes nouvelle génération ont des choses à dire, des histoires à nous raconter, la tchatche et l’art de la rhétorique (même sans post production !) de la répartie et du clash. Le succès est là, les fans sont au rendez-vous et en redemandent.

2- Les stars de l’image

Solicités pour des photos, des selfies, des vidéos très fréquemment, ils sont nés avec un smartphone et ne connaissent pas la peur du direct, ni l’angoisse de parler en public. Super à l’aise avec les montages vidéos et toute sorte d’effets évidemment. Les marques (Coca-Cola, CERN, UBS…) l’ont bien compris, et rivalisent d’ingéniosité pour surfer sur cette vague d’optimisme, de bon clash, et sur ces audiences qui font rêver.

3- Le ton de leur génération

Souvent moqueur, toujours clasheur, parfois décalé (surtout dans le choix de leur pseudo:-) et dans les mots de leur génération, avec beaucoup d’autodérision et d’humilité (pour la plupart), beaucoup de talent aussi (notamment avec la guitare ou la batterie), et assez souvent critique des générations de leurs parents (des politiques, des joueurs de foot, des pubs ringardes ou des jingles ratés). Sympa aussi de les voir capables de travailler ensemble, suisses, français, belges, dans leur intérêt commun, à noter aussi que garçons et filles, s’entendent à merveille dans cette nouvelle génération. Ils traitent certes thèmes différents, mais souvent avec le même ton de la dérision.

4- Créateurs de tendances

Parce qu’ils influencent leur audience et qu’un nombre incroyable de personnes les regardent, les écoutent et les suivent, ils peuvent faire la pluie et le beau temps sur un produit, une marque ou une entreprise, par le simple fait de partager ce qu’ils aiment ou ce qu’ils trouvent pourri. Ils font aussi le succès des réseaux sociaux qu’ils utilisent (Instagram, YouTube, Snapchat, souvent plus que Twitter et Facebook, et clairement loin de LinkedIn ou Viadeo).

5- La qualité à long terme et la prime à la cohérence du positionnement.

Finalement, celles et ceux qui durent et réussissent, produisent du contenu de qualité souvent pertinent, ciblé pour leur audience, régulièrement et depuis longtemps, ils ont trouvé leurs créneaux, parlent à une audience qui se retrouvent en eux, et partagent leurs opinions, leurs problèmes et leurs vies, ils ont trouvé leur positionnement (les fausses-chutes ala Jack Ass, les revues littéraires, les conseils beauté, les tests de geek ou de  gamers, ou la revue des annonces du « bon coin » les plus hilarantes), ils sont très à l’écoute de leur audience, et les solicitent constamment pour dialoguer et savoir ce qu’ils pensent.

Qu’en pensez-vous ? Qui va durer ? Qui sera autour de Norman, McFly et Carlito pour la Royaume du Web 2 ?