Genève, je t’aime; Genève, je t’aime

Non, je ne suis pas en train de vous proposer un mauvais remix du tube d’Angèle, version Suisse.

Non, ce n’est pas non plus un chat qui a fait un copié/collé en marchant sur mon clavier, pendant que je me faisais un piccolo café !

Alors pourquoi ce titre et pourquoi cette déclaration d’amour à cette ville ?

Ce pourrait être parce que c’est une destination magnifique, que j’adore m’y promener et que je n’ai pas encore fini de découvrir les bars sympas, les hôtels accueillants et durables, le petit parc caché ou le dernier « co-working concept » du coin qui vient de s’ouvrir.

Ce pourrait être aussi pour marcher sur les pas de Voltaire, Rousseau, Sissi l’Impératrice ou Calvin, parce que j’aime accueillir les nouveaux arrivants et leur montrer ce que je connais de la culture de cette ville et de ce canton.

Ce pourrait être aussi parce que nous avons le Quartier de la Genève Internationale, des formations et des conférences incroyables et uniques, qui rassemblent des participants du monde entier.

Certes, c’est un peu pour tout cela, mais ce n’est pas uniquement pour cela que Genève, je t’aime, Genève, je t’aime.

Genève, si je t’aime, c’est surtout pour les rencontres que l’on fait dans ton Canton et pour ces moments uniques et magiques de certaines rencontres.

Quel type de rencontres me direz-vous ?

Non, rien à voir avec Tinder ou Meetic. 😉

Non, ce ne sont pas des extra-terrestres non plus.

Les rencontres dont je vous parle sont nombreuses et j’apprend à chacune d’entre elles. Certaines m’ont plus marqué que d’autres. La mémoire est sélective. Nous avons la chance de pouvoir rencontrer des personnes extraordinaires ici. Je vais vous donner quelques exemples non exhaustifs pour illustrer mon propos (et tant mieux si les personnes concernées se reconnaissent !).

Quand je pense aux rencontres mémorables que j’ai pu faire à Genève, je pense notamment à cette jeune étudiante iranienne qui étudie la poésie française, peut me l’enseigner et connaît mieux la culture française que de nombreux français.

J’ai eu la chance aussi de participer à ce dîner chaleureux entre collègues russes du WEF, qui m’ont convié à échanger avec eux. On a bien rigolé.

Je me souviens d’avoir pu suivre le travail d’un trinôme fantastique de jeunes étudiants palestinien, suisse et américain de la Graduate Institute, pour leur mémoire de groupe en Master, primé pour leur excellence.

J’accompagne plus récemment des réfugiés ukrainiens, qui ont laissé derrière eux en Ukraine une partie de leur famille et leurs entreprises jadis prospères. Difficile d’avoir de meilleurs exemples de résilience sous les yeux. Ces personnes sont juste admirables.

J’ai pu découvrir un « café philo » près de Carouge avec mon amie arménienne.

Ce café avec une colombienne qui m’explique ce qui se passe à la frontière avec le Vénézuela, je ne l’oublie pas.

J’ai pu aussi me balader et discuter avec une militante des droits des enfants, qui se bat aussi pour que sa langue et sa culture survive (Macédoine).

La dernière fête du nouvel an chinois était super sympa, on découvre tellement de choses sur cette culture, notamment des remèdes miracles pour à peu près tout.

J’ai pu rencontrer des producteurs de miel d’Antigua & Baruda qui veulent sauver leur île et la planète en prenant soin des abeilles.

Je n’ai pas compté les nationalités des personnes rencontrées en 25 ans de vie genevoise, (je devrais peut-être, cela me ferait un OKR original!) mais j’en ai pas mal au compteur.

Pourquoi cette liste à la Prévert finalement ?

Alors tant mieux pour moi, vous me direz, j’ai beaucoup de chance, je réalise mon « rêve d’international » et je croise la route de personnes extraordinaires.

J’ai retenu de mes belles années chez Reuters une bonne leçon, c’est que « les terroristes des uns sont les combattants de la liberté des autres ».

Mais ce n’est pas cela la morale de mon histoire à propos de Genève et de combien j’aime cette ville…

Désolé si cela sonne comme un mauvais discours de Miss, mais la morale de cette histoire, c’est qu’il y a des personnes formidables dans tous les pays, de toutes les nationalités et avec tous les types de passeport.

Vivre et travailler à Genève, c’est pouvoir en témoigner.

C’est incompréhensible que de si belles personnes ne parviennent pas à s’entendre pour vivre en paix sur une même planète, alors qu’on doit toutes et tous se retrousser les manches pour léguer une planète viable aux futures générations.

Si « Genève je t’aime, Genève je t’aime », c’est surtout parce que j’espère bien que c’est ici (ou ailleurs cela me va aussi) que l’on va trouver des solutions pour arrêter ces guerres insensées, cette folie meurtrière, ces prises d’otages ignobles, ces attaques sur des innocents, ces pogrums, ces atrocités et ces escalades sans fin, qui détruisent les vies de ces mêmes personnes formidables, de leurs familles ou de leurs proches.

Pour une fois, il y a le feu au lac, et j’espère bien que des solutions seront trouvées le plus vite possible, sinon, je ne comprends plus vraiment à quoi servent les diplomates, les relations internationales, les tractations secrètes et toutes les fines techniques de négociation ou de soft power que l’on enseigne ici à Genève ou ailleurs dans le monde.