Le frittage sélectif par laser, kesako ?

Hier, alors que nous finissions notre premier cours sur la découpe laser et la gravure laser, qui nous permet de réaliser à peu près tout et n’importe quoi sur des planches de 40 cm sur 1m, un des membres de notre association, Charles Sellers, pour ne pas le nommer, m’a expliqué ce qu’il venait de réaliser après de longues heures passées à comprendre comment faire fonctionner la toute dernière imprimante 3D des laboratoires d’innovation ouverte de Pangloss. Je ne comprenais pas pourquoi, Paul Bristow et lui travaillaient autant sur une nouvelle imprimante 3D alors qu’il y en a déjà 7 autres qui fonctionnent dans notre laboratoire. Il a pris le temps de m’expliquer, et voilà ce que j’ai compris:

  • Cette particulière imprimante 3D, la Sintratec, que nous avons dans notre lab, est différente, car elle utilise la technologie de frittage sélectif par laser. La machine de technologie suisse (donc en général, c’est du lourd!) est une première mondiale. Paul l’a eu en avant première en flairant le bon coup sur la plateforme de financement par la foule (Indiegogo). Incroyable, on l’a chez Pangloss et maintenant elle fonctionne ! La proximité avec nos amis suisses fonctionne donc une nouvelle fois à merveille.
  • Cette technologie fait partie du top du top de la technologie actuelle pour du prototypage rapide, d’habitude réservée au méga-centres de recherche, qui ont des millions et des milliards. Quand on fait des recherches, on tombe sur des laboratoires d’experts type CETIM, ou Pôle Européen de Plasturgie (avec qui nous sommes partenaires d’ailleurs). Bref du lourd.
  • On peut avoir la couleur qu’on souhaite, du moment que c’est du noir ! Là, je me suis dit que c’était donc pour des pièces plus techniques !
  • Au laboratoire, cela fait quelques semaines qu’on entend parler de SLS, en fait, il s’agit de selective laser sintering (SLS). Pour les non-initiés comme moi, j’ai regardé ce que cela voulait dire, et la traduction officielle c’est bien le frittage sélectif par laser. Voilà un petit schéma pour vous expliquer comment cela fonctionne. Facile non ?

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  • Comme d’habitude avec les machines de notre eco-fablab (le premier de l’Ain et le plus proche de Genève), une fois que nous sommes capables de les faire fonctionner, il nous faut trouver les applications possibles, alors j’ai décidé de tenir à jour un petit catalogue d’idées pour vous inspirer. Imprimer des vélos pliants (avec nos amis d’Apicy ou d’autres passionnés de vélos et de mobilité douce ?), des planches à voile, des planches de surf, des équipements outdoor en tout genre. Une fois imprimé, grâce à notre laboratoire d’objets connectés, nous pourrons faire en sorte pour qu’ils deviennent connectés, travailler sur des prothèses ou des orthèses médicales ou dentaires, créer des figurines, des jouets, ou des planches de surf avec un design de fou, de véritables oeuvres d’art, tout devient possible.

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  • Bien sûr tout cela n’est qu’un début, et au sein de l’association Pangloss, nous allons pouvoir imaginer toutes les applications rendues possibles par cette nouvelle machine et par toutes les autres qui constituent notre laboratoire.
  • Evidemment, si vous en avez d’autres, des idées, nous on aime les challenges, et on regarde volontiers si on peut faire, et si on sait faire, donc inventeurs fous, contactez-nous !

Tout cela me donne l’impression qu’au sein de notre fablab et au sein d’autres fablabs, il se passe quelque chose, et qu’on peut mettre à disposition à tout le monde, des technologies de pointe, confidentielle pour la plupart d’entre nous. Reste à rêver et à imaginer les applications.

2016-03-12